Injections intra-vitréennes

Les injections intra-vitréennes consistent à injecter un médicament directement dans le vitré, une substance gélatineuse située au centre de l’œil, entre le cristallin et la rétine. 

Ce traitement est principalement utilisé pour cibler les affections de la rétine ou de la macula (zone centrale de la rétine), souvent responsables d’une perte de vision rapide si elles ne sont pas prises en charge.

Les injections intra-vitréennes sont indiquées dans plusieurs pathologies oculaires sérieuses, dont les plus fréquentes sont :

• L’œdème maculaire diabétique : elles permettent de réduire l’accumulation de liquide dans la macula et d’améliorer la vision centrale.
• La DMLA exsudative (forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l’âge) : elles freinent la prolifération des vaisseaux anormaux sous la rétine.
• Les occlusions veineuses rétiniennes : elles réduisent l’œdème et l’inflammation consécutifs à l’obstruction vasculaire.
• Les néovaisseaux choroïdiens secondaires à la myopie forte ou à d’autres causes inflammatoires.
• Les infections intraoculaires sévères (endophtalmies).

Deux grandes familles de médicaments sont utilisées pour les injections intra-vitréennes :

Les anti-VEGF (anti-facteur de croissance vasculaire endothélial)

Ils sont utilisés pour bloquer la croissance anormale des vaisseaux sanguins et réduire l’œdème rétinien :

• Ranibizumab (Lucentis®, Ranivisio®)
• Aflibercept (Eylea®)
• Brolucizumab (Beovu®)
• Faricimab (Vabysmo®) : agit sur deux cibles, VEGF et angiopoïétine-2

Les corticoïdes

Ils ont une action anti-inflammatoire puissante et prolongée :

• Dexaméthasone (Ozurdex®)
• Fluocinolone acétonide (Iluvien®)

D’autres médicaments, comme des antibiotiques, antiviraux ou antifongiques, peuvent également être administrés selon les cas.

Les injections intra-vitréennes sont réalisées dans des conditions optimales de sécurité et de confort pour le patient.

Préparation

• L’œil est désinfecté à l’aide de collyres antiseptiques, notamment à base de povidone iodée.
• Une anesthésie locale est appliquée sous forme de collyres pour assurer un geste indolore.

Injection 

• Le patient est en position allongée ou semi-assise.
• Une fine aiguille permet d’injecter le médicament dans le vitré, en quelques secondes.

L’ensemble de la procédure est rapide (moins de 15 minutes), bien tolérée et ne nécessite généralement pas d’arrêt de travail.

Les suites sont simples dans la majorité des cas. Le patient peut ressentir pendant quelques heures :

• Une légère irritation ou sensation de corps étranger.
• Une vision brouillée transitoire.
• Un larmoiement ou de petits corps flottants.

Une hémorragie sous-conjonctivale (œil rouge) peut survenir, sans gravité, et se résorbe en quelques jours.

Des collyres antibiotiques sont prescrits pour limiter le risque infectieux. 

Il est important de ne pas se frotter l’œil et de surveiller toute douleur anormale, rougeur importante ou baisse brutale de la vision.

Les injections intra-vitréennes donnent généralement de bons résultats, avec une réduction marquée des œdèmes rétiniens, une amélioration ou une stabilisation de l’acuité visuelle, ainsi qu’un ralentissement de l’évolution des pathologies traitées. 

Dans certains cas, elles permettent de récupérer une vision fonctionnelle suffisante pour lire, conduire ou retrouver de l’autonomie.

Cependant, le traitement est souvent répétitif : plusieurs injections espacées de quelques semaines sont nécessaires, puis des séances d’entretien selon l’évolution de la maladie. 

Un protocole personnalisé est mis en place pour chaque patient.